LE GRAND CHEF DES AUCAS - Tome I by Gustave Aimard

LE GRAND CHEF DES AUCAS - Tome I by Gustave Aimard

Auteur:Gustave Aimard [Aimard, Gustave]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans - Aventures
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-01-27T05:00:00+00:00


XXIII – LA CHINGANA.

Valdivia, fondée en 1551 par le conquérant espagnol don Pedro de Valdivia, est une charmante ville qui s’élève à deux lieues de la mer, sur la rive gauche d’un fleuve que de forts navires remontent facilement, dans la fertile vallée de Guadallanquen.

L’aspect de cette cité, sentinelle avancée de la civilisation dans ces contrées éloignées, est des plus riants ; les rues sont larges, tirées au cordeau, les maisons blanchies à la chaux, élevées d’un étage seulement à cause des tremblements de terre, se terminent toutes en terrasses.

Ça et là s’élancent dans les nues les hautes flèches des clochers des nombreuses églises et des couvents, qui occupent plus d’un bon tiers de la ville.

C’est une chose inouïe que le nombre de couvents qui pullulent en Amérique ; on peut affirmer que le Nouveau-Monde est la Terre Promise des moines, ils semblent sortir du sol à chaque pas.

Grâce au commerce étendu que fait Valdivia à cause de son port, lieu de relâche des nombreux baleiniers qui pèchent dans ces parages, et des navires qui viennent s’y radouber après avoir doublé le cap Horn ou avant de le passer, ses rues ont une animation que l’on rencontre rarement dans les villes américaines.

Don Tadeo arriva à Valdivia, en compagnie de don Gregorio et de doña Rosario, le soir du seizième jour après son départ de la chacra de son ami.

Ils avaient fait diligence, et pour ce pays, où l’on ne connaît d’autre moyen de transport que le cheval, c’était avoir voyagé avec une extrême rapidité.

Si les deux gentilshommes l’eussent voulu, il leur eût été facile d’entrer dans la ville vers deux ou trois heures de l’après-dîner, mais ils avaient préféré que, dans cette cité où beaucoup de personnes les connaissaient, nul ne se doutât de leur présence, d’abord parce que les causes qui les y amenaient exigeaient le plus grand secret, ensuite parce que don Tadeo était contraint de se cacher pour éviter les agents de la police du président de la République, qui avaient reçu l’ordre de l’arrêter partout où ils le rencontreraient.

Heureusement que dans ces pays, sans un hasard extraordinaire ou un concours de circonstances impossibles à prévoir, la police n’arrête jamais personne, à moins que ceux qu’elle poursuit ne viennent de leur plein gré se livrer entre ses mains, ce qui, nous devons l’avouer, arrive rarement.

Comme pendant son séjour à Valdivia, sa manière de vivre devait être réglée sur les affaires qui l’y amenaient, qu’il ne pouvait d’aucune façon avoir une maison montée, puisqu’il ne pouvait pas paraître en public, don Tadeo se rendit tout droit au couvent des Ursulines, et confia à l’abbesse, sa parente, digne femme dans laquelle il avait la plus grande confiance, la jeune fille qu’il avait amenée avec lui.

Doña Rosario accepta sans répugnance l’asile qui lui était offert, et où elle croyait être à l’abri de ses ennemis invisibles.

Dès que don Tadeo eut pris congé de sa pupille et de la vénérable abbesse des Ursulines, il se rendit en toute hâte dans une



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